Les croyances monothéistes sont-elles génératrices de violence, de tyrannie et d’intolérance

Je ne suis ni musulmane, ni juive ni chrétienne, parce que je n’ai jamais compris comment on pouvait adhérer à la croyance en un Dieu unique.
je pense que les croyances sont la projection psychologique de l’état d’esprit des individus et de l’épaisseur de leur ego à partir d’une époque :
► Les peuples qui ont cru ou croient en plusieurs dieux sont les moins égocentriques, avec l’esprit le plus ouvert et imaginatif.
► Au contraire, les monothéistes projettent un ego surdimensionné et un esprit étroit, à travers une croyance paternaliste restrictive et même pyramidale de l’adoration d’un Dieu unique, qui a pour conséquence de les rendre enclins à se soumettre à une autorité, même si elle est tyrannique.

Les effets sur les croyances monothéistes, est qu’elles ont la certitude de détenir la vérité, bien entendu que leur Dieu est le seul vrai Dieu et qu’il doit remplacer les autres, générant un esprit de conquête et une volonté de convertir les peuples qui n’ont pas la même croyance, considérés comme inférieurs et devant être colonisés puis convertis, ou anéantis.

Certains peuples polythéistes comme les Athéniens font exception, puisque leur conviction que le soleil tournait autour de la terre démontre leur égocentrisme, la terre étant une métaphore de leur personnalité.
Ces croyances religieuses monothéistes influencent le comportement social, économique et militaire des civilisations, puisqu’elles les prédisposent à conquérir, détruire, coloniser, éliminer d’autres pays avec la spoliation de leur territoire et de leurs richesses, se sentant absoutes de leurs meurtres et de leur avidité par la conviction d’être guidées par Dieu.
Jean SOLER s’applique à prouver que la violence est l’essence même du monothéisme, pour mieux l’opposer au polythéisme, en particulier grec, fondé sur « la complémentarité et l’interdépendance des contraires » qui « incline à la mesure et à la tolérance », entretient la « passion de connaître » plutôt que l’« interdit de savoir ».1
C’est ce qui se passe en Israël, qui spolie le territoire et les ressources naturelles des Palestiniens, les exterminent avec un holocauste digne de celui perpétré sur les Juifs par les nazis, soutenus par leurs complices sionistes états-uniens qui bien sûr ont besoin de l’Israël/Palestine comme territoire stratégique ainsi que pour spolier leurs ressources naturelles de gaz et de pétrole. Le Likoud et les sionistes israéliens ont poussé l’extrémiste religieux au niveau du nazisme, qui n’était pourtant pas une religion mais une idéologie criminelle.

Tous les peuples monothéistes qui ont été des conquérants pour des raisons religieuses se sont rendus chacun à leur tour responsables des plus grands massacres. Les musulmans avec ce qu’on appelle l’expansion musulmane, depuis la période des Omeyyades jusqu’aux Abbassides et bien sûr les chrétiens à l’époque des croisades et de l’inquisition catholique à partir du XIVème siècle.
À l’inverse, les cultures polythéistes n’ont jamais cherché à s’accaparer de grands territoires, ils limitaient leur expansion à des zones assurant leur sécurité aussi bien économique que militaire.

Les religions hénothéistes deviennent monothéistes

« Le monothéisme est une invention récente qui opère de manière progressive une véritable révolution dans les relations entre les dieux et les hommes. Aux mille et une divinités largement anthropomorphisées du polythéisme se substitue la transcendance radicale d’un dieu unique échappant à toute représentation dont le texte deviendra la demeure. »2
Les religions monothéistes, qui sont toutes en réalité des religions hénothéistes puisqu’elles ont conservé la plupart des divinités polythéistes qu’elles ont intégrées en les transformant en Saints, sont les plus récentes, les plus immatures et elles sont erronées, puisqu’elles sont la transformation des croyances et pratiques polythéistes ou hénothéistes en religions monothéistes qui ont éliminé ou intégré tous les dieux en les transformant en saints.


Les commandements du livre du Deutéronome et de l’Exode ont conditionné les Israéliens
à toutes les pires violences en les exonérant de toute humanité et de toute morale au nom de Yahvé

« Lorsque Yahvé ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, des nations nombreuses tomberont devant toi : les Hittites, les Girgashites, les Amorites, les Cananéens, les Perizzites, les Hivvites et les Jébuséens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi. Yahvé ton Dieu te les livrera et tu les battras. Tu les dévoueras par anathème. Tu ne concluras pas d’alliance avec elles, tu ne leur feras pas grâce. Tu ne contracteras pas de mariage avec elles, tu ne donneras pas ta fille à leur fils, ni ne prendras leur fille pour ton fils. Car ton fils serait détourné de me suivre ; il servirait d’autres dieux
et la colère de Yahvé s’enflammerait contre vous et il t’exterminerait promptement.
Mais voici comment vous devrez agir à leur égard : vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs stèles, vous couperez leurs pieux sacrés et vous brûlerez leurs idoles. Car tu es un peuple consacré à Yahvé ton Dieu ; c’est toi que Yahvé ton Dieu a choisi pour son peuple à lui, parmi toutes les nations qui sont sur la terre (Dt 7, 1-6). »

« Les hommes ne doivent pas être épargnés. Le seul traitement possible pour les Cananéens est l’extermination et la dispersion, pour la bonne et simple raison que ces peuples pourraient séduire les Israélites et les convertir à leurs coutumes, que Dieu à pourtant en haine. Autant le mythe des patriarches est placé sous le signe de la tolérance et de l’entente entre les peuples, autant le mythe de l’Exode est placé sous le signe de l’abomination et de la persécution. (…) Une oppression qui n’hésite pas à employer jusqu’à des mesures génocidaires, (…) »3

Et dans le livre de l’Exode :
« Je fixerai tes frontières de la mer des Roseaux à la mer des Philistins, et du désert au Fleuve, car je livrerai entre vos mains les habitants du pays, et tu les chasseras devant toi. Tu ne feras pas alliance avec eux ni avec leurs dieux. Ils n’habiteront pas ton pays, de peur qu’ils ne te fassent pécher contre moi, car tu servirais leurs dieux et ce serait pour toi un piège (Ex 23, 31-33). »
Avec le Deutéronome (5ème livre du pentateuque) on constate que leurs codes ont été rédigés par des fanatiques et certainement pas par des êtres spirituels inspirés.

Pourtant, ces contrats religieux extrémistes, cette obligation d’adhérer à un monothéisme autoritaire et sans concession, étaient minoritaires en Israël entre le VIIIème et le VIème siècles BC. Cette minorité constituée de prophètes tentait d’imposer ce message qui avait rencontré une résistance massive à la cour et aussi dans une large partie de la population.
Ces faux prophètes étaient en réalité des dictateurs qui cherchaient à s’accaparer le pouvoir, comme dans toutes les religions monothéistes. Albert Einstein avait parfaitement résumé ces accaparements religieux de la spiritualité par l’ingérence de propos erronés et manipulés par des personnages avides de pouvoir, dont il avait très bien compris les principes :« Car la mémoire des générations lui fait croire [à l’Homme] en la puissance propitiatoire du rite pour se concilier ces êtres qu’il a lui-même créés. (…) Elle [la religion] n’est pas inventée mais essentiellement structurée par la caste sacerdotale s’octroyant le rôle d’intermédiaire entre ces êtres redoutables et le peuple fondant ainsi son hégémonie. Souvent, le chef, le monarque, ou une classe privilégiée, selon les éléments de leur puissance et pour sauvegarder leur souveraineté temporelle, s’associent les fonctions sacerdotales. Ou bien, entre la caste politique dominante et la caste sacerdotale, s’établit une communauté d’intérêt. »4

La stigmatisation de la religion musulmane

« Il y a en effet une spécificité du rapport historique de l’Islam à la violence politique ; et c’est même un cas unique parmi toutes les religions.
La base même de l’Islam est l’idée que le Coran est la parole de Dieu sous une forme pure et définitive. Or il contient de nombreux appels à la violence et à la guerre, et le comportement du prophète Mohammad a été guerrier. Il n’est donc pas illogique que des musulmans puissent lire les appels nombreux qu’il contient à la violence envers ce qui s’oppose à l’Islam comme une demande de Dieu même, qu’il serait alors impossible de refuser. Le rôle même du concept de jihad en témoigne : il contient l’idée d’effort, notamment sur soi-même, c’est un fait que confirme l’étymologie du mot. Mais l’idée de guerre sainte, c’est-à-dire de guerre visant à la soumission des terres non musulmanes à la Loi divine (Islam veut dire soumission) est aussi un de ses sens essentiels. C’est dans le cadre de cette soumission que l’Islam historique a pu montrer une certaine forme de tolérance : c’est la tolérance de qui domine à l’égard de ceux qui étaient majoritaires à l’origine et qui ont été conquis, et qui sont placés sous un régime très inégalitaire (statut de dhimmi). »5
Cette affirmation est fausse et partiale, puisque toutes les religions monothéistes ont toujours mélangé la politique avec la religion, qu’elles soient chrétiennes ou juives.

L’exception mazdéenne

Une exception, le mazdéisme qui est apparu peu de temps avant la naissance de Bouddha (7ème siècle B.C.), qui est une religion monothéiste comme les autres, mais pourtant proche de la philosophie hindoue « Ne serait-il pas plus prudent de dire que les parties de l’Avesta apparaissant comme postérieures au recueil des hymnes védiques, sont précisément les parties empruntées, interpolées ou modifiées ? »6 Il faut dire que certains Ashema Spenta (Saints Immortels) qui font partie de leur religion, sont des divinités primordiales du mazdéisme héritées des anciennes croyances polythéistes des Perses, qui ont été intégrées à leur nouvelle religion sans la dénaturer. Ceci explique peut-être leur tolérance, leur refus de nuire à toute vie jusqu’à devenir végétariens. Même leur rite mortuaire est proches de celui de l’inhumation par l’air des bouddhistes tibétains, qui ont été en contact avec les Perses et ont adopté leur pratique.

L’Église catholique a-t-elle en réalité copié le mazdéisme (zoroastrisme) qu’elle a intégré au Christianisme ?

Le repos du corps des morts pendant trois jours avant leur inhumation est une pratique zoroastrienne qu’ont adoptée les chrétiens plus tard.
La ressemblance frappante du mazdéisme (jusque dans certains attributs du pape, dont le nom est Perse, Papa étant le nom du prêtre du feu, ainsi que la mitre et la crosse papales qui étaient les attributs vestimentaires du maitre du feu, le Papa) avec le christianisme, force à considérer que ce dernier est issu du mazdéisme.
Nietzsche l’avait très bien compris lorsqu’il avait écrit son livre, Also Spracht Zarathustra.
En réalité, toutes les religions sont des mosaïques, des syncrétismes, qu’elles soient polythéistes ou monothéistes.

Bouddha enseignait que tout n’a qu’une existence relative, même les dieux sont des états de conscience, des projections de l’esprit, la conscience qui est à l’origine de tout.
C’est la personnalité des humains à partir d’une certaine époque, qui a été prédisposée à réduire des croyances polythéistes, puis hénothéistes en une seule puissance omnisciente et omnipotente, le monothéisme, permettant à des castes religieuses de pouvoir imposer une domination sans partage sur les croyants.

Sur le plan économique et social mondial, on en constate l’influence avec un Occident unipolaire, tyrannique et colonisateur, opposé à un « Sud global » multipolaire.
Il n’est pas difficile de deviner que c’est le monde multipolaire qui l’emportera et je suis convaincue que sur le plan des croyances, ce sera la même chose avec l’adoption de plus en plus généralisée du polythéisme, car les monothéismes ont montré leurs limites et sont condamnés à disparaître progressivement.


Les religions monothéistes ne sont-elles pas en réalité des religions hénothéistes

Les Égyptiens qui étaient hénothéistes comme les Hindous, ils adulaient un seul dieu solaire central et en même temps pratiquaient le culte des dieux. Les religions monothéistes font allégeance en un Dieu central et pyramidal, mais elles vénèrent en même temps leurs Saints qui ne sont rien de moins que leurs anciennes divinités assimilées par la nouvelle croyance.

Bibliobraphie

  1. Jean SOLER, L’invention du monothéisme – Aux origines du Dieu unique, Éditions De Fallois, 2002. ↩︎
  2. Pierre Bordreuil, La naissance des monothéïsmes.
    https:// essentiels.bnf.fr/fr/societe/spiritualites/d2c77859-f4cf-4631- a469-696a46e5fe93-monotheismes/article/b4ff268d-a11b-4fd9- b24e-1b3e4b550a1a-naissance-monotheismes ↩︎
  3. Jan ASSMAN, In Revue de l’Histoire des religions, Vol. 231, n° 1, Janvier-mars 2014, Autour de l’Exode : monothéisme, différence et violence, page 13. ↩︎
  4. Albert Einstein, Comment je vois le monde, Chap. 1, page 31. ↩︎
  5. Pierre de LAUZUN, Le monothéisme génère-t-il immanquablement l’intolérance et la violence ?
    https://questions.aleteia.org/articles/177/le-monotheisme-genere-t-il-immanquablement-lintolerance-et-la-violence/ ↩︎
  6. Marius FONTANE, HISTOIRE UNIVERSELLE, Les Iraniens, Zoroastre (de 2500 à 800 av. J.-C.).
    http://mediterranee-antique.fr/Fichiers_PdF/DEF/Fontane/Histoire_universelle_4.pdf ↩︎